Une presque année chez Temesis

Le , par Julien Wilhelm - Écoconception Société Temesis

En février dernier, j’ai rejoint l’équipe Temesis en tant qu’analyste en performance web environnementale et formateur en écoconception numérique. Au-delà des étiquettes opérationnelles, l’objectif de mon recrutement était de co-construire, aux côtés de Christophe Clouzeau (expert Green-UX), un pôle d’expertise dédié à l’écoconception de services numériques.

Dix mois ont passé (déjà !). Bien que cela ne soit encore que le début de l’aventure, j’ai souhaité dresser un inventaire partiel des actions que j’ai menées pour promouvoir l’écoconception. J’en ai aussi profité pour lister certains moments forts que j’ai pu vivre.

À quelles fins ? En entreprise comme dans la vie privée, il est temps de pouvoir concilier impératifs professionnels, bien-être et convictions personnelles. Montrer les possibles peut en inspirer d’autres. Ce partage est aussi l’opportunité de faire rayonner notre pôle écoconception qui (s’)investit beaucoup dans la cause Numérique Responsable.

Au sommaire :

  1. Je travaille pour le Ministère de la Transition Écologique
  2. J’ai audité le nouveau site web de l’Ademe
  3. RGESN : référentiel, méthodologie et extension NumÉcoDiag
  4. Panalyzer, WebPerfLab et autres formations
  5. EcoIndex, Paris Web et autres contributions
  6. J’ai rencontré mes collègues… en vrai

Remarque : si contribuer au blog Temesis fait partie de mes attributions, je précise qu’une telle restrospective est de ma propre initiative (on a le droit d’aimer ce que l’on fait et de le dire !).

Je travaille pour le Ministère de la Transition Écologique et l’Adème

Ayant changé de carrière professionnelle pour me soucier de l’environnement de manière proactive, il m’aurait été difficile de concevoir meilleur départ. Dès mon arrivée, Christophe et moi avons eu la chance d’évaluer la conformité RGESN de plusieurs services numériques du Ministère de la Transition Écologique, dont ecologie.gouv.fr.

Cette collaboration se poursuit depuis à travers…

  • La réalisation d’études d’impacts relatives à l’accomplissement de plusieurs parcours utilisateurs (estimation de la consommation énergétique, des rejets CO2),
  • De l’accompagnement à la promotion de l’écoconception en interne (formation, comparatifs d’implémentation, co-rédaction de notes),
  • Du conseil, technique ou non, en lien avec la démarche d’écoconception.

…Et m’a permis, il me semble, de faire mes preuves, à la fois sur le plan technique, mais aussi sur le plan humain. Mes échanges informels (ou non) et réguliers avec le MTE et les services qui en dépendent en sont le témoin : il y a de toute part des individus qui s’engagent, et il y a à apprendre de chacun. Je le dis avec humilité : je suis fier que l’on se fie aujourd’hui à mes compétences pour progresser.

J’ai audité le nouveau site web de l’Ademe

Lorsqu’on parle écologie en France, le nom de l’Ademe, l’Agence de la Transition Écologique, ressort souvent. Avec Christophe, nous avons validé (une fois de plus grâce au RGESN) la prise en compte des impératifs d’écoconception dans la refonte du site institutionnel de l’Ademe.fr.

Au-delà de la référence (appréciable), j’ai vraiment apprécié cette mission, car :

  1. L’Ademe a eu le cran de bousculer certaines habitudes, ce qui peut aider les autres à aller de l’avant (le fait de proposer un lien vers une vidéo en lieu et place d’une intégration YouTube est à saluer, par exemple),
  2. La conformité mesurée est à ce jour la plus haute dans notre classement RGESN interne ; il était donc d’autant plus intéressant de trouver les failles ! L’écart pourrait d’ailleurs encore se creuser entre l’Ademe.fr et les autres services audités, des correctifs semblant avoir été apportés depuis notre audit initial,
  3. Les prestataires de l’Adème ont tous été réceptifs aux critiques constructives soulevées par notre audit. La preuve : nous avons tenu un live : “Eco-conception web : comment valider et valoriser sa démarche ?” aux côtés de l’agence Whodunit, en charge de la réalisation technique de cette refonte, et nous allons en accompagner d’autres (prestataires) pour leur montée en compétences.

Bref : un beau projet, de belles rencontres.

RGESN : référentiel, méthodologie et extension NumÉcoDiag

J’ai déjà parlé du Référentiel Général d’Écoconception de Services Numériques dans l’article “Valider une démarche d’écoconception avec le RGESN ?”, et Christophe aussi, avec : “Sortie du RGESN, le Référentiel Général d’Écoconception de Services Numériques” (ou à ParisWeb, où il a tenu une conférence à ce sujet).

Mais évidemment, il y a encore à dire !

Je me souviens, à la sortie du RGESN en version bêta en octobre 2021, avoir formulé des retours sur la plateforme ouverte d’appel à contributions. J’ignorais alors que Temesis était déjà dans le coup ni même que j’allais rejoindre la société. J’avais apporté ce que je pouvais apporter parce que faire grandir les communs est utile à l’écosystème Numérique Responsable.

Depuis, j’ai évidemment oeuvré à affiner cette version bêta de l’autre côté (l’heure n’est pas aux contradictions : la version bêta était déjà bien mature, mes apports ont surtout relevé du complément et de la syntaxe). Surtout, j’ai nourri la façon dont il fallait auditer. Notre pôle ne disposait d’aucune méthodologie pour évaluer ces 79 critères à mon arrivée (comment vérifier, comment retranscrire). Je m’y suis consacré deux bonnes semaines durant en prévision de nos premiers audits évoqués plus haut. Un vrai challenge !

En parallèle, j’ai aussi oeuvré sur NumÉcoDiag, une WebExtension destinée à faciliter l’auto-diagnostic de la conformité RGESN d’un service numérique. D’abord mon initiative, cet outil a été adopté par la MiNumEco, la mission interministérielle numérique écoresponsable, qui a pris en charge le pilotage du projet.

NumÉcoDiag a été présenté et testé par ses premiers utilisateurs le 29 novembre 2022 dernier dans une salle comble ; il accompagnait la sortie officielle de la version 1 du référentiel lors du Mois de l’innovation publique.

Un évènement auquel j’étais présent.

Panalyzer, WebPerfLab et autres formations

Il y a beaucoup à faire lorsque l’on souhaite développer un pôle d’expertise. Voici trois autres sujets sur lesquels j’ai travaillé de ma propre initiative :

  • Panalyzer : Panalyzer est un outil de restitution synthétique du trafic réseau avec indicateurs d’impacts environnementaux ; il permet de documenter les ressources utiles à la construction d’une page web, d’un parcours utilisateurs (type ou personnalisé) et facilite la prise en compte des impacts environnementaux liés au fonctionnement d’un service numérique. Idéal pour monitorer la progression ou la regression d’une démarche d’écoconception,
  • WebPerfLab Temesis : On reproche souvent aux formations en écoconception de services numériques de manquer de concret. Le WebPerfLab Temesis a été conçu pour éprouver des concepts par des exemples imaginaires ou issus du “vrai monde” ; il s’agit d’y observer les impacts d’une approche par rapport à une autre, de challenger des fonctionnalités, et même de jouer avec votre ressenti en tant qu’utilisateur. Sans remplacer la théorie (un mal nécessaire), ce WebPerfLab lui fait parfois prendre tout son sens,
  • Des formations : Il y a un vrai besoin de former les bâtisseurs du Numérique à l’éconception de leurs services ! Ce besoin, nous entendons y répondre, c’est pourquoi j’ai créé les formations “Comprendre et mesurer la performance web environnementale” et “Améliorer l’expérience utilisateur avec l’écoconception numérique”. D’autres existaient déjà, et de nouvelles sont à prévoir.

EcoIndex, Paris Web et autres contributions

Je parlais d’investissement en introduction. Temesis facilite effectivement la participation à de nombreux projets et évènements tout au long de l’année. Voici quelques défis relevés, parfois dans mon coin, parfois non :

J’ai rencontré mes collègues… en vrai

Eh oui ! Il m’aura fallu attendre 8 mois et Paris Web 2022 pour rencontrer en vrai Christophe, mon binôme, Aurélien Levy, notre directeur général, et quelques-uns de mes collègues.

Temesis n’a pas attendu la crise sanitaire de la Covid 19 pour mettre en place le télétravail complet. Dès mon entretien, qui s’est passé à distance, il n’a jamais été question de me forcer à quitter la Bretagne. J’ai donc fait mon premier jour à distance. Et beaucoup d’autres à suivre !

Une semaine après Paris Web, nous avons remis cela à Bordeaux, pour notre séminaire annuel. Non content d’être au grand complet (ou presque), nous accueillions Biljana Michel, qui a rejoint le pôle accessibilité quelques semaines plus tard. Je garde un vrai bon souvenir de ces premières retrouvailles. J’ai pu découvrir mes collègues autrement (tels qu’ils sont, en fait), et j’ai eu le sentiment d’être intégré !

C’est déjà pas si mal ;).