Retour sur le premier « P'tit Dej » organisé par Temesis

Le 6 novembre 2025, Temesis organisait son premier « P’tit Dej », une rencontre d’une heure ouverte à tous, en présentiel ou à distance (les viennoiseries en moins pour ces derniers). Retour sur cet événement initié par le pôle écoconception, et placé sous le signe du partage d’outils et du retour d’expérience de la mise en place d’une démarche d’écoconception.

L’écoconception mise à mal par la percée de l’IA générative

Avant d’entrer dans le vif du sujet, Christophe Clouzeau a introduit Temesis, qui s’investit depuis plus de 20 ans pour améliorer l’accessibilité et, plus récemment, l’écoconception des services numériques (parmi les grands chantiers auquel Temesis a contribué, citons le RGAA et le RGESN). Cette présentation était aussi l’occasion de rappeler que Temesis fait aujourd’hui partie d’un écosystème plus vaste dont l’ambition est de construire un numérique juste et utile : ctrl-a.

Christophe a enchaîné avec un rapide état des lieux de la situation actuelle, de son propre aveu : « pas très réjouissant ». Entre l’absence de régulation (par opposition au RGAA et au RGPD) et la montée en puissance de l’IA générative, l’écoconception est plus que jamais malmenée dans le secteur du Numérique.

Raison de plus pour continuer à évangéliser le sujet.
Et justement, c’était l’objet du premier temps fort de ce « P’tit Dej ».

Notre pierre à l’édifice

Au pôle écoconception de Temesis, nous faisons de la R&D en continu, avec 3 objectifs :

• Mieux comprendre
• Mieux maîtriser
• Mieux transmettre

Sébastien Rufer et moi-même avons commencé par présenter les 3 référentiels avec lesquels nous travaillons :

• Référentiel général de l’écoconception des services numériques (RGESN), de l’ARCEP
• Référentiel de performance web environnementale (PWE), de Temesis
• Référentiel Green UX, de Temesis

À chaque référentiel son périmètre. Mais tous peuvent être mobilisés pour former, auditer ou accompagner une démarche d’écoconception de service numérique.

Parmi les différents documents internes que nous avons ensuite évoqués, nous avons présenté :

• Notre grille de pilotage RGESN. Elle permet de se poser les questions au bon moment et de se projeter dans la mise en œuvre du référentiel. Pour chaque critère, nous avons identifié le type de contrôle, de diagnostic, s’il faut ou non communiquer à son sujet en déclaration d’écoconception, etc.
• Notre déclaration d’écoconception type définissant précisément les attentes éditoriales du RGESN (mais pas que). Cette trame est communiquée en accompagnement, en préambule de tout audit RGESN signé avec Temesis. Elle demeure par ailleurs pour nous un excellent aide-mémoire durant nos phases de contrôles.
• Notre cahier de bonnes pratiques. Il reprend l’ensemble des critères de performance web environnementale (PWE), mais propose en plus des solutions techniques concrètes pour les satisfaire. En accompagnement, des recommandations spécifiques au projet le complètent.

Pour fluidifier les contributions et améliorer nos livrables, nous nous sommes outillés par nous-mêmes. Nous avons donc présenté quelques-unes de ces solutions :

• EAT (Ecodesign Assessment Tool). Application dérivée de l’extension navigateur NumÉcoDiag que nous avions développée pour la MiNumEco, c’est ce que nous utilisons pour saisir nos rapports d’audits et analyses et générer des rapports HTML accessibles.
• Danalyzer, pour DOM Analyzer, détecte différents modèles dans le code HTML d’une page web. Il permet de trouver en un seul clic les documents téléchargeables (pdf, ppt, docx, etc.), les flux audios et vidéos (natifs ou tiers), ou encore les déclarations CSS et JavaScript intégrés au HTML.
• Isanalyzer, pour Image Size Analyzer, permet de découvrir en un seul clic quelles images sont redimensionnées à la hausse ou à la baisse côté client. Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas ;).
• Panalyzer, pour Page Analyzer, est un outil de restitution synthétique du trafic réseau d’une ou plusieurs pages web avec indicateurs d’impacts environnementaux.

Enfin, nous avons fait un point sur les différents livrables que nous produisons durant nos prestations.

Retour d’expérience SNCF Connect&Tech

Le deuxième temps fort du « P’tit Dej » était bien évidemment la table ronde.

Nous avons la chance d’avoir reçu Mathilde Lecompte, responsable RSE, et Sylvain Bousselier, développeur front et concepteur d’interface, tous deux chez SNCF Connect&Tech. Pendant près de 30 minutes, au gré des questions que nous avions préparées et des réactions du public, nos invités sont revenus sur la mise en place d’une démarche d’écoconception avec le RGESN pour sncf-connect-tech.fr.

Comme il est toujours délicat de restituer de tels échanges en dehors de leur contexte, j’éviterais de m’y risquer ici. Je tire toutefois un enseignement important de nos intervenants : on peut tout à fait écoconcevoir des sites désirables, dont on serait fier, à condition de s’en donner les moyens. L’importance de la déclaration d’écoconception reste sinon sous-estimée ; si c’était à refaire, l’équipe projet se montrerait dès le départ plus vigilante sur les informations à compiler. Un constat d’ailleurs partagé par l’ensemble des clients que nous auditons, et ayant donné lieu à la déclaration d’écoconception type que nous leur partageons désormais.

Pour redonner un peu de contexte, Temesis avait formé l’équipe technique SNCF Connect&Tech, l’avait accompagnée durant la conception et le développement, puis avait audité le résultat final. Une aide précieuse, donc, ayant permis d’atteindre un score à la hauteur des engagements de l’entreprise (et parmi les plus élevés de notre classement).

Conclusion de l’événement

En fin de présentation, Arnaud Usclat, directeur d’emundi, a présenté l’offre Green IT Inclusive. Cette offre, dont Temesis est partenaire, permet de former des salariés RQTH à l’écoconception de services numériques et de poursuivre la montée en compétence directement chez nos clients durant 18 à 24 mois de mentorat. Une belle façon d’internaliser des compétences dont vous manquez peut-être aujourd’hui.

À nos yeux, cette première expérience de « P’tit Dej » est une franche réussite.

À quand la prochaine ?