Le , par Anne Le Gal - Société Temesis Accessibilité
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Pragmatique et discret, Laurent Cintas fait partie de ces experts qui préfèrent l’efficacité aux grands discours. Son parcours débute dans l’informatique avec un DUT, puis il s’oriente rapidement vers le web en intégrant une agence comme webdesigner / intégrateur. À l’époque, il travaille aussi bien sur des interfaces interactives Flash que sur l’intégration de solutions CMS, avant d’évoluer vers la gestion de projet au fil des ans.
C’est en 2013, lors d’une mission chez un opérateur télécom via une ESN, que Laurent découvre l’accessibilité numérique.
« Au début, pour moi, l’accessibilité, c’était juste une ligne dans un cahier des charges. »
Cette entreprise, déjà dotée d’une équipe interne dédiée à ce sujet, recherchait alors un profil polyvalent, capable de s’intégrer à différentes équipes et de dialoguer avec divers interlocuteurs en interne.
En travaillant directement avec des salariés en situation de handicap, il découvre un enjeu très concret : permettre à ces collaborateurs d’exercer leur métier sans obstacles numériques. Il accompagne notamment des téléconseillers non-voyants et malvoyants, confrontés à des interfaces peu adaptées à leur quotidien.
« Voir l’impact direct qu’un problème d’accessibilité pouvait avoir sur leur quotidien m’a frappé. Il fallait trouver des solutions pour que leur outil de travail fonctionne, ici et maintenant. »
Ce qui aurait pu être une simple mission devient alors un axe central de sa carrière. Il se forme, affine son expertise et réalise que l’accessibilité lui apporte une dimension qu’il ne retrouvait pas dans la gestion de projet.
« Le fait de faire de l’accessibilité a remis en question mon schéma d’évolution de carrière vers la gestion de projet. Je voulais vraiment rester dans ce domaine. »
En rejoignant Temesis en 2021, Laurent trouve un cadre où il peut approfondir et diversifier ses missions, entre audit, accompagnement et formation. Parmi les projets qui l’ont marqué, l’accompagnement d’une entreprise du secteur de l’assurance sur une refonte mobile.
« Ils ont intégré l’accessibilité dès la conception, comme une exigence au même titre que la sécurité ou le SEO. Cela devrait toujours être comme ça. »
Car pour Laurent, l’accessibilité ne devrait pas être perçue comme un chantier à part, ni dépendre d’un budget spécifique souvent mis en attente.
« C’est frustrant quand on voit des anomalies d’accessibilité mises de côté parce qu’elles sont traitées différemment des autres bugs. »
S’il a choisi ce métier, c’est aussi pour sa dimension humaine.
« J’aime aider, faire du support, former, sensibiliser. »
Développeurs, designers, testeurs : il les accompagne dans leur montée en compétence et leur fournit des solutions adaptées aux contraintes techniques.
Il apprécie aussi les ponts que l’accessibilité numérique lui permet de tisser avec l’ergonomie et l’expérience utilisateur.
« Réfléchir à l’accessibilité, c’est forcément s’interroger sur la façon dont une interface est perçue et utilisée. »
Aujourd’hui, Laurent ne se projette pas dans une autre voie. Il trouve un équilibre entre l’expertise et la transmission, entre les audits et l’accompagnement des équipes.
« J’ai encore des choses à apprendre. J’aime cette position de consultant, où l’on vient me chercher pour mon expertise. »
