Portrait : Jordi Vila-Cornellas

Le , par Anne Le Gal - Société Temesis Accessibilité

Temps de lecture estimé : 3 minutes.

Bac littéraire, études de cinéma et d’arts plastiques à la Sorbonne, spécialisation en écriture de scénario : rien ne destinait Jordi Vila Cornellas à travailler dans le numérique. Il se voyait scénariste, mais la réalité du secteur, très précaire, le pousse à se détourner du septième art. Après un service civil en Afrique, il revient en France au moment où Internet fait son apparition. Le web devient son nouveau terrain d’exploration. Jordi intègre alors une start-up, puis une ESN nantaise.

C’est par « la force des choses » qu’il découvre l’accessibilité numérique. Travaillant pour des marchés publics, il doit répondre à des exigences réglementaires.

« Ignorer l’accessibilité aurait été comme nager à contre-courant sans comprendre le sens de ce que je faisais. »

Devenu le référent dans son entreprise, il obtient la certification AccessiWeb en 2010. Pendant plus d’une décennie, il jongle entre audit, intégration et accompagnement, devenant le point de passage obligé pour toutes les intégrations accessibles au sein de son ESN nantaise.

Après des années de pratique, Jordi rejoint Temesis en 2022 pour se consacrer pleinement à l’accessibilité.

« J’avais besoin, après des années à faire mon travail isolé, qu’on me remette à niveau. Il me fallait un ou des tuteurs. C’est ce que j’ai trouvé chez Temesis. »

Ce qui l’anime ? Le travail bien fait, l’entraide entre collègues, la liberté d’organisation, et surtout, le sentiment que son métier a du sens. L’accessibilité est pour lui un chantier technique, mais aussi humain, qui ne peut progresser que si toute la chaîne est formée : développeurs et développeuses, designers et designeuses, chefs et cheffes de projet, contributeurs et contributrices… Pour lui, l’accessibilité est un champ d’expertise accessible à tous les profils.  Il est possible de s’y former quel que soit son parcours initial , illustre-t-il, s’appuyant sur sa propre expérience.

Et quand il quitte les référentiels d’accessibilité, c’est pour plonger dans des univers où toutes les règles peuvent être réinventées.

Car Jordi a un second monde : celui de la littérature. Il écrit sur son temps libre, principalement de la science-fiction et de la fantasy. Plusieurs de ses nouvelles ont été publiées, certaines dans des revues spécialisées, d’autres dans des anthologies. Une de ses nouvelles a même été sélectionnée pour le Grand Prix de l’Imaginaire 2025, aux côtés d’auteurs comme Alain Damasio. Aujourd’hui, il travaille sur son premier roman.

Ses deux univers - accessibilité et écriture - ne se croisent pas. L’un est technique, l’autre intuitif. L’un suit des référentiels stricts, l’autre joue avec les règles, voire les transgresse. Mais tous deux partagent un même fondement : la volonté de transmettre, de rendre les choses accessibles, dans tous les sens du terme.