Le , par Anne Le Gal - Société Temesis Accessibilité
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L’histoire de Jordan avec le numérique commence dès son plus jeune âge, lorsque ses parents lui transmettent leur console de jeux. Quand Internet arrive à la maison en 2006, c’est le déclic : il explore, apprend, bidouille. Logiquement, il s’oriente vers un master en informatique, avec une spécialisation en développement, qu’il termine en 2018.
Dès ses études, une conférence à la Game Developers Conference attire son attention : Ian Hamilton, figure de l’accessibilité dans le jeu vidéo, y évoque les barrières rencontrées par les joueurs daltoniens sur des titres grand public comme Candy Crush. C’est la première étincelle.
« Je me suis dit : si moi je peux jouer, pourquoi d’autres n’y auraient pas accès ? »
Premier poste en tant que développeur chez un éditeur de logiciels : il commence à intégrer de l’accessibilité de manière proactive, parfois à contre-courant. À force de conviction, il contribue à rendre certains projets plus accessibles. Quand son contrat prend fin, il décide de se consacrer pleinement à l’accessibilité numérique. Il bénéficie du soutien de la communauté, se forme, enrichit son expertise au fil de ses expériences dans différentes sociétés d’accessibilité.
En 2023, il rejoint Temesis.
« Ce qui me plaît ici, c’est que la discussion est ouverte. Il y a toujours de la place pour discuter, proposer, confronter les points de vue. »
Aujourd’hui chez Temesis, Jordan partage son temps entre des missions d’accompagnement et des audits.
« J’aime l’accompagnement parce qu’il y a du contact. On échange avec des développeurs, on explique, on débloque des situations ensemble. »
Ancien développeur, Jordan n’hésite pas à mettre les mains dans le cambouis
pour aider les équipes à comprendre des bugs complexes ou tester directement des corrections.
Ce qui le motive ? Le côté pédagogique de son métier et la conviction d’être utile.
« Nous ne sommes pas là pour dire aux développeurs que ce qu’ils font est mal, mais pour leur donner des outils et leur expliquer comment les utiliser. Il y a une forte dimension pédagogique. »
Son regard sur l’état de l’accessibilité numérique est lucide. S’il observe des améliorations individuelles, notamment grâce à la formation des équipes, il constate que les changements systémiques se font attendre. Pour lui, l’un des principaux défis reste la prise de conscience globale : trop d’organisations, publiques comme privées, ignorent encore leurs obligations en matière d’accessibilité ou choisissent de ne pas agir.
En dehors de son métier d’expert en accessibilité, Jordan reste fidèle à sa passion pour les jeux vidéo, tout en cultivant un intérêt pour la photographie animalière, principalement les oiseaux et les insectes. Il suit également de près les évolutions en matière d’accessibilité dans l’industrie du jeu vidéo, notant les progrès réalisés ces dernières années : l’intégration de professionnels de l’accessibilité à temps plein dans les équipes, l’organisation de conférences spécialisées, et la mise en place de fonctionnalités dédiées permettant de personnaliser l’expérience de jeu.