Le , par Marina Lourenço - Accessibilité
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Grâce à Temesis, j’ai pu, pour la première fois, assister à l’événement a11y Paris. Un incontournable dans le monde de l’accessibilité numérique. Une bulle dans laquelle les différents acteurs peuvent échanger et partager leur expérience.
La conférence AccessibilityOps d’Anne-Sophie Tranchet et le retour d’expérience d’un référent concerné, Kevin Bustamante, ont particulièrement retenu mon attention. Notamment en raison de leur engagement quotidien, de leur volonté de faire mieux et de leur esprit d’équipe. Mais ce qui m’a interpellée, c’est une anecdote partagée, comme ça, l’air de rien :
« Je parle accessibilité à la machine à café, ça aide. »
On peut se le dire, c’est une confession plutôt banale. Mais pour moi, c’est un point névralgique dans la sensibilisation des collaborateurs et des clients.
En tant que consultante en accessibilité numérique, j’ai la chance de pouvoir être en présentiel chez le client que j’accompagne.
Pourquoi une chance ? Parce que le présentiel permet des conversations informelles, des interactions sociales plus spontanées, notamment devant la machine à café.
Je suis en accompagnement chez le même client depuis deux ans. J’ai pu organiser des sessions de sensibilisation, des formations, évangéliser pendant les réunions, les comités de projet, les comités de pilotage, les comités techniques, etc.
Malgré mes efforts, mes interlocuteurs sont toujours les mêmes : ceux qui sont déjà convaincus. Les autres fuient mes réunions. Trop de charge ; pas disponibles ; plusieurs réunions en parallèle ; pas intéressés ; pas intéressant ?
Alors, comment capter ce public ? Ces acteurs qui ne connaissent pas encore leur capacité d’action ? Eh bien, à la machine à café ! Je sais que c’est fourbe, mais ça marche.
Pour sensibiliser et intégrer l’accessibilité dans les processus, il est important d’être identifié dans l’organisation, d’être visible — et encore plus, d’être curieux et un peu bavard. Plusieurs fois, j’ai pu m’intégrer dans des projets en cours de route simplement parce que j’avais demandé à mon interlocuteur sur quoi il travaillait en ce moment.
Mise en situation :
« Vous réalisez des graphiques en ce moment ? Sympa, ça me rappelle quand j’avais travaillé sur des graphiques accessibles avec un designer daltonien ! Ah mais je peux regarder vos graphiques si vous voulez. Avec Figma on peut même annoter directement. »
C’est caricatural, mais vous voyez l’idée. Ces moments informels renforcent notre visibilité, notre zone d’influence, et surtout, nous humanisent.
Maintenant, ma question est la suivante : comment sensibiliser ceux qui ne boivent pas de café ?
P.S. : L’abus de caféine est dangereux pour la santé.