Événement IAAP EU Accessibilité 2024 : Réflexions & Temps forts

Le , par Biljana Michel - Accessibilité

Introduction

La semaine dernière, mercredi 10 avril, j’étais présente à la conférence IAAP EU Accessibility 2024. Elle était organisée par la section Européenne de l’Association Internationale des Professionnels de l’Accessibilité (IAAP), dans les locaux d’Atos, à Bezons, en région parisienne.

C’est Susanna Laurin de l’IAAP qui a assuré l’animation de cet événement. Il a réuni des experts et des passionnés du monde entier pour discuter des enjeux actuels et des avancées à réaliser dans le domaine de l’accessibilité numérique.

Après un accueil chaleureux de l’hôte Neil Milliken d’Atos, l’événement a débuté par un atelier, pour les membres d’association, très productif visant à clarifier un certain nombre d’exigences de la norme EN 301 549, au-delà du WCAG.

Atelier du matin

Les ateliers ont eu lieu en petits groupes. Le mien était modéré par la charismatique Malin Hammarberg, spécialiste de l’accessibilité de Funka Foundation. Mon groupe a eu une discussion fructueuse sur l’exigence 11.7 « Préférence des utilisateurs ».

Les discussions ont porté sur des aspects spécifiques. Nous avons, par exemple, identifié des défis tels que la définition du périmètre et de la manière de tester ce critère. Nous avons terminé l’atelier par l’établissement d’une liste d’améliorations possibles. Toutefois, certaines questions soulevées sont restées sans réponse.

Réseautage et discussions

Durant cet événement, j’ai eu l’occasion d’échanger avec des personnalités du domaine de l’accessibilité numérique du monde entier comme Sophia Paul (Allemagne), Ondřej Pohl (Tchéquie), Ron Beenen (Pays-Bas), David Swallow (UK), Margot Stevens and John Hicks d’Atos, etc.

Échange avec l’Agence norvégienne de numérisation

L’échange qui a le plus enrichi mes connaissances a été avec Tom D. Nesvåg et son collègue Adil Hussain. Ils font partie de l’agence de surveillance de l’Agence norvégienne de numérisation - Digitaliseringsdirektoratet. J’étais très curieuse de savoir pourquoi et comment l’accessibilité numérique est mieux mise en œuvre et rencontre plus de succès en Norvège que dans d’autres pays d’Europe. Je pourrais écrire un article entier à partir de leurs réponses.

L’échange avec eux m’a confirmé que le gouvernement, appuyé par les lois sur les marchés publics, ont incité tout le monde à repenser l’accessibilité et à l’inclure dans leurs produits et services.

L’inclusion et la diversité doivent être intégrées à l’éducation dès le plus jeune âge. De plus, il est essentiel d’intégrer l’accessibilité numérique dans les programmes éducatifs pour former la prochaine génération de professionnels du numérique. Par exemple, je citerais un des panélistes du dernier panel, « il est inacceptable que les développeurs/développeuses qui sortent de l’école entrent sur le marché du travail sans savoir ce qu’est l’accessibilité numérique ni comment la mettre en œuvre dans leur code ».

Des exemples de certains programmes européens sur ce sujet (projet IWAC ou ATHENA) ont été présentés pendant le panel « Présentation de la recherche sur l’accessibilité ».

Un bon mécanisme pour signaler les produits accessibles doit être primordial et les gens doivent être encouragés à signaler les problèmes.

Table ronde « Focus sur la France »

La table ronde finale a mis en lumière les défis spécifiques rencontrés en France en matière d’accessibilité numérique. La table ronde, modérée par Armony Altinier, avait pour panélistes Aurélien Levy, Fernando Pinto da Silva et Françoise Farag.

Une fois de plus, il a été répété que la France n’a toujours pas remis un rapport sur l’accessibilité numérique des services publics et que moins de 3 % du top 250 des démarches en ligne sont conformes au RGAA.

La conclusion était que la France continue ses progrès lents et qu’une action plus concertée et précise doit prendre place pour améliorer la situation.

Conclusion

En tant que participante, j’ai été inspirée par les discussions et les échanges qui ont eu lieu lors de cet événement international. Il est essentiel que nous continuions à collaborer pour faire progresser l’accessibilité numérique en Europe et dans le monde.